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Une certaine idée romantique voudrait que les écrivains ne soient marche soumis aux mêmes lois que le genre humain. Partant, l'excès d'alcool ou de drogue ne leur ferait aucun mal, au contraire, il exalterait leur créativité. Quant à leurs femmes, on les envision en muses admiratives, passant allègrement sur les désagréments de la vie d'artiste. Le nouveau roman d'Éric Holder achieved à douleur cette légende. Le narrateur de Bella ciao est un écrivain qui ne travaille plus depuis des années. Il ne lui reste d'autre enthusiasm que la bouteille. Tous les livres lui tombent des mains, et quand il tente d'écrire une phrase, il s'enlise, se répète - il a le stylo aussi pâteux que la bouche. Myléna, dont il partage la vie depuis trente-trois ans, déploie des trésors d'énergie pour lui insuffler du courage. Mais un matin de juillet, au petit déjeuner, juste avant qu'il ne se précipite vers une bière, elle déclare forfait. Fini. Elle n'en peut in addition. Sentant que la lassitude de sa femme confine au dégoût, il n'insiste pas. Pour ne marche s'apitoyer, il enfourche son vélo, direction l'océan, où il va se noyer. Mais après avoir dérivé au big quelques heures et bu de bons bouillons, la mer le recrache sur la plage. Ce n'est marche son heure. Il va bien falloir vivre. Au boulot. Éric Holder orient le roi de l'euphémisme. Le récit de sa tentative de suicide est un sommet du style - comme s'il racontait une promenade au bord de l'eau. La suite du roman est à l'avenant. Ressorti de la mer nu comme un nouveau-né, son personnage s'en va louer sa pressure de travail à un maraîcher, s'engage ensuite chez un vigneron, où il taille des pieux que débite une device infernale de l'aube au crépuscule. Il n'aime rien tant que découvrir des personnes avec lesquelles il n'a rien en commun, curieux de les comprendre, de comprendre surtout ce qui les fait se lever le matin. Avec son nouveau patron, un despote qui ressemble à une bête semi-apprivoisée, il est servi. Il loge dans une villa que des citadins lui ont laissée durant l'hiver. Du vasistas de sa chambre, il voit la maison de sa femme. Elle l'invite parfois en bout d'après-midi. Il regarde «les fonds de thé figé qui s'irisent dans les tasses», hume l'odeur de sac à soreness et de torchon frais qui flotte dans la maison depuis qu'il l'a quittée. Le résidu des jours Holder a l'art de l'esquisse et du portrait. Son trait est juste, sans complaisance mais jamais grinçant. Rien qui pèse ou qui pose. Il ne cède marche à la facilité d'exagérer. Son humour, il ne l'exerce qu'à ses dépens, histoire de rire en passant, sans faire d'éclat ni se dénigrer. Ce texte n'a marche de puissance, presque marche d'énergie. Mais il parvient à saisir dans les rets délicats d'une écriture filiforme, filigranique, le résidu des jours, ces moment qui scintillent en laissant derrière eux une lumière de fin du jour. Quand il décrit le bar où il a ses habitudes, ce sont tous les cafés de la province française qui surgissent par la grâce de Âquelques mots. C'est une histoire qui finit doucement bravissimo, un livre sur la beauté de l'amour qui dure. L'histoire d'un homme qui parvient à renoncer aux charmes vénéneux du vin parce qu'il aime sa femme.Lancel fabrique ses sacs à major à partir de matières